Françoise Combes : comprendre la formation des galaxies
Astrophysique - Lauréate pour l'Europe
La Professeure Françoise Combes est récompensée pour sa contribution historique au champ de l’astrophysique, et plus spécialement pour son rôle déterminant dans la compréhension de la formation des étoiles et de l’évolution des galaxies. Ses découvertes pionnières en matière d’étude des galaxies vont de l’identification de nombreuses molécules de l’espace interstellaire à la détermination précise des étapes d’évolution galactique – en remontant jusqu’au « Big Bang ».
Ses débuts en astrophysiqueLa Professeure Françoise Combes était encore adolescente lorsqu’elle a compris le pouvoir exceptionnel de la recherche scientifique sur nos vies. Dès lors, elle a su qu’elle voulait participer aux grandes découvertes à venir. Elle s’est émerveillée de l’hypothèse « controversée » de Nicolas Copernic, qui voulait que la Terre ne soit pas au centre de l’Univers, et des avancées médicales révolutionnaires de Louis Pasteur. Encouragée par son professeur de physique, elle a poursuivi ses études dans cette discipline, puis en astrophysique et cosmologie, à l’université. Elle a notamment eu la chance d’y être l’élève du grand Professeur Evry Schatzman.
Une carrière scientifique d'avant-garde
Dès le début de sa carrière, la Professeure Françoise Combes s’est fait un nom en découvrant des molécules de monoxyde de carbone dans la galaxie d’Andromède, à 2,2 millions d’années-lumière de la Terre. Elle est notamment saluée pour ses travaux de pointe sur un acide aminé, la glycine, ainsi que sur l’oxygène moléculaire et sur la présence d’eau dans des galaxies très lointaines – condition nécessaire à la détection d’éventuelles formes de vie. Ses découvertes ont également été décisives pour démontrer que les trous noirs supermassifs ralentissaient la formation d’étoiles lorsqu’ils étaient au centre de galaxies.
En tant qu’astrophysicienne française, la Pr Françoise Combes a bénéficié du support de la recherche européenne de pointe et de matériels très sophistiqués, comme le gigantesque télescope optique de l’Observatoire européen austral, au Chili, ou les radiotélescopes à antennes millimétriques NOEMA et ALMA, situés respectivement en France et au Chili. Complétés par des télescopes dans l’espace, ces instruments terrestres ont fourni de très nombreuses données qu’elle a comparées avec des simulations conduites sur des ressources numériques de plus en plus nombreuses.
Ses travaux ont eu des retombées considérables et lui ont valu de nombreux prix nationaux et internationaux. Elle est ainsi membre de l’Académie française des Sciences depuis 2004 et compte, parmi ses nombreuses distinctions, une médaille d’or du CNRS – l’un des prix scientifiques les plus prestigieux de France.
« En astrophysique fondamentale, nos travaux aident à développer les connaissances sur l’Univers, à mieux comprendre les origines de l’humanité et à envisager la possibilité d’autres formes de vie. La communauté scientifique développe des modèles inédits pour résoudre de nombreuses énigmes comme l’existence de matière et d’énergie noires. Ces réponses changeront même très certainement les lois fondamentales de l’Univers. »
La place des femmes dans le domaine scientifique
Au fil des années qui l’ont conduite au plus haut niveau de la recherche internationale, la Pr Françoise Combes a dû surmonter plus d’un défi pour concilier ses travaux scientifiques, ses charges d’enseignement et sa vie de famille, surtout lorsqu’elle devait voyager à l’étranger pour utiliser des télescopes. Selon elle, le « chemin long et incertain » à l’issue d’une thèse est aussi un obstacle à la progression des femmes dans les sciences. Marquées par ces doutes, les premières années de sa carrière lui ont demandé un courage et une ténacité sans faille, puisqu’elle a dû attendre 14 ans avant d’obtenir un premier poste permanent à l’Observatoire de Paris - PSL.
« Les femmes scientifiques ont tant à offrir ! Elles apportent de la diversité, de l’originalité à un laboratoire et une culture du résultat, très opérationnelle. »
Pour inciter davantage de femmes à se lancer dans des carrières scientifiques, il faut d’abord combattre les stéréotypes et les préjugés chez les filles comme chez les garçons.