Kyoko Nozaki : utiliser la chimie pour des modes de production durables
Chimie - Lauréate pour l’Asie et le Pacifique
La Professeure Kyoko Nozaki est récompensée pour ses recherches pionnières et sa contribution majeure à la chimie synthétique. Ses travaux au plus haut niveau international ont permis d’élaborer des catalyseurs moléculaires pour développer de nouveaux types de synthèses organiques et de polymères. Cela a notamment facilité le développement de modes de production plus efficients et durables, qui contribuent à augmenter la productivité de nombreuses entreprises tout en économisant de l’énergie et en réduisant leur volume de déchets.
Ses débuts en chimie synthétiqueAlors qu’elle était élève dans le secondaire, la Professeure Kyoko Nozaki aimait particulièrement la physique, et le soutien de l’une de ses professeures l’a aidée à s’engager dans la voie scientifique. Toutefois, c’est en licence que ses premiers travaux de recherche ont véritablement scellé son amour pour la chimie.
Une carrière scientifique d'avant-garde
L’expertise unique de la Professeure Kyoko Nozaki permet actuellement de développer un polypropylène polaire haute performance pour l’industrie automobile. Recyclable, il maximise aussi l’efficacité du carburant et peut être fabriqué sans ajout de produits chimiques lourds. La Professeure Kyoko Nozaki a également réalisé des travaux fondateurs sur la synthèse des plastiques à partir de ressources renouvelables, notamment le dioxyde de carbone.
Sa détermination et ses travaux pionniers ont fait de la Professeure Kyoko Nozaki la première et seule femme professeure au département d’ingénierie de l’Université de Tokyo et l’une des rares femmes professeures en sciences dans la région. Depuis sa prise de poste à Tokyo en 2002, son talent a été salué par de nombreuses distinctions internationales, notamment le Kuggie Vallee Distinguished Lecturer de la Fondation américaine Valle (2019) et le prix de la Société japonaise de chimie (2020). Elle espère que ses découvertes et ses publications inspireront de nouveaux travaux dans le monde académique et industriel.
« Les immenses possibilités de la chimie nous permettent de créer de nouvelles substances, qui peuvent contribuer à changer le monde en faisant émerger de nouvelles technologies. Quand j’ai utilisé le catalyseur développé pour la synthèse de médicaments dans la synthèse du plastique pour la première fois, j’ai été frappée par les possibilités d’application qui s’ouvraient dans de très nombreux domaines. »
La place des femmes dans le domaine scientifique
La Professeure Kyoko Nozaki se désole de la part encore proportionnellement très faible de femmes scientifiques à des postes de premier plan, surtout « si l’on considère leur compétence, leur adaptabilité et leur ouverture à de nouvelles idées ». Ouverture qui se nourrit de collaborations internationales, selon elle.
« Quand j’ai commencé ma carrière, je pensais que le nombre de femmes allait augmenter naturellement, mais je réalise désormais que des efforts constants sont indispensables pour soutenir le changement ».
« Au Japon, par exemple, le “Kawaii” – l’idée d’un tempérament docile et naïf – est très souvent considéré comme l’attribut le plus précieux chez une femme. Une femme qui ne serait pas “Kawaii” aura d’ailleurs des difficultés à exprimer sa personnalité. Avoir l’esprit de compétition ou être agressif est encore considéré comme “masculin” dans la plupart des cultures. » Elle pense qu’il ne devrait pas y avoir de stéréotypes de genre, dans la société comme dans les sciences, et qu’il est « essentiel de donner de la visibilité aux femmes scientifiques » pour changer les mentalités.