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Anne Pfister
- « Ce qui me donne de l’énergie, ce sont les équipes »

Après un riche parcours au sein de L’Oréal, Anne Pfister devient en septembre 2019 la Directrice générale de la division Cosmétique Active pour la Belgique et le Luxembourg. Depuis septembre 2021 elle est responsable également des Pays-Bas.

Son rôle : assurer, avec ses équipes, le marketing et la distribution de quatre marques de dermocosmétique : Vichy, La Roche Posay, CeraVe ( lancée en Belgique il y a trois ans et qui sera bientôt lancée aux Pays Bas) et SkinCeuticals, une gamme de soins premium utilisée par les dermatologues esthétiques.

Les pharmacies, le cœur du métier et l’accélération du e-commerce

Le DNA de la dermocosmétique est la pharmacie et La pharmacie reste le moteur de croissance essentiel pour les marques de dermocosmétique , avec en parallèle depuis quelques années une forte accélération du E-commerce .

Des équipes de délégués en pharmacie accompagnent chaque jour les pharmaciens pour les aider à  développer la catégorie de dermocosmétiques et ainsi répondre aux besoins croissants des consommateurs en quête d’efficacité et de sécurité . Des équipes de formateurs aident également le personnel en officine à développer leurs compétences pour réaliser des diagnostics de peau, et ainsi leur permettre de conseiller les produits qui correspondent réellement aux besoins de chaque consommateur.

En e-commerce , la priorité est , comme en pharmacie , donnée à la découverte des marques mais aussi au conseil et à toutes les informations nécessaires pour guider au mieux le consommateur dans ses choix . Les équipes travaillent en ce sens en partenariat avec les e-retailers , et ce circuit  est en forte accélération .

Les équipes d’Anne Pfister comprennent aussi des visiteurs médicaux, qui eux, rendent visite aux médecins, majoritairement des dermatologues, afin de partager avec eux l’efficacité des produits qu’ils pourront conseiller à leurs patients dans le cadre de leur traitement des peaux pathologiques .

La division compte également des spécialistes en marketing, des responsables de la logistique, des formateurs, des financiers, … « La richesse vient des mélanges d’expériences », estime Anne Pfister qui est arrivée en Belgique peu avant le confinement. « J’ai retrouvé un environnement de la pharmacie comme je l’avais connu en France, avec en revanche un e-commerce beaucoup plus développé. Mais le lockdown n’a pas facilité les choses. Il a fallu gérer des équipes à distance. En temps normal, j’aime être sur la route et accompagner les représentants. La vraie vie n’est pas dans les bureaux, mais sur le terrain. »

Ses nouvelles fonctions l’amèneront à vivre aux Pays-Bas. « Je crois avoir déménagé 15fois dans ma vie. Cela demande beaucoup d’énergie à chaque fois, mais j’en retire tellement : la découverte d’un nouveau business, d’un autre pays et de quartier où vivre, de nouvelles personnes… A chaque étape de ma carrière, j’ai bâti des amitiés et gardé de nombreux contacts », raconte cette Alsacienne, qui aime travailler avec des équipes multiculturelles, ce qui sera le cas dans sa nouvelle fonction. « Je crois en la force de la diversité. Ce qui me donne de l’énergie ce sont les équipes, les gens. De plus chez L’Oréal, les collaborateurs sont très attachés aux valeurs de nos marques et sont très engagés. » Pendant le lockdown, toutes les équipes sont restées très proches des professionnels de la santé et ont essayé de s'adapter au maximum à leurs besoins . Elles ont aussi distribué du gel hydroalcoolique à tous leus partenaires de  santé  , produit dans les usines du groupe. « C’était une évidence pour tous », note Anne Pfister.

Des marques très engagées 

Anne Pfister souligne aussi l’implication de ses marques dans des campagnes de sensibilisation. Depuis de très nombreuses années, la marque La Roche Posay sensibilise les consommateurs aux dangers du soleil. « Il faut rester très vigilant, le nombre de mélanomes détectés par les dermatologues progresse fortement d’année en année. Tout le monde le sait, il est essentiel de se protéger avec une bonne crème solaire, appliquée généreusement et régulièrement, mais il est tout aussi indispensable de surveiller chaque année l’évolution de ses grains de beauté », explique Anne Pfister, « 90% des cancers de la peau peuvent être guéris s’ils sont détectés à temps. C’est pourquoi nous avons développé une méthode très ludique afin d’apprendre aux gens à contrôler leurs grains de beauté et ceux de leurs proches. Déjà plus de 100 millions de personnes dans le monde sont devenus ce que nous appelons des Skin checkers – càd des vérificateurs de peau. »

« Un autre sujet qui nous tient fortement à cœur est notre collaboration avec les oncologues. Les traitements oncologiques abîment malheureusement la peau des patients, elle devient sèche, rugueuse et peut avoir des rougeurs. L’inconfort est réel », rajoute Anne Pfister. « Les oncologues et pharmaciens peuvent améliorer la qualité de vie des patients en leur suggérant d’utiliser des produits dermocosmétiques doux pour prendre soin de cette peau très fragilisée. Nous avons aussi un partenariat avec la Fondation contre le cancer et soutenons ainsi la sensibilisation des enfants à l’école à la prévention du cancer de la peau. »

La Beauty Tech s’invite en dermocosmétique 

L’intelligence artificielle offre aux femmes (et aux hommes) de nouveaux outils didactiques très performants au niveau des cosmétiques. Un exemple bien connu est l’application virtuelle de maquillage, mais la marque Vichy n’est pas en reste. « Vichy a développé avec des dermatologues ce que nous avons appelé SkinConsult AI . Il s’agit d’un algorithme basé sur 15 ans de recherche, qui en partant d’un selfie permet de détecter les signes de l’âge, d’identifier les facteurs qui ont tendance à l’accélérer et qui aide à définir les zones dont il faut prendre soin en priorité. C’est très impressionnant, » conclut Anne Pfister.

Parcours international 

Cet intérêt pour les autres et pour les différentes cultures, Anne Pfister l’a développé très tôt. « Cela vient de ma famille sans doute. Nous avons également déménagé dans différents pays quand j’étais enfant. » Ses études, elle les fera aussi dans plusieurs pays : en France, en Grande-Bretagne et en Allemagne. C’est là d’ailleurs, et plus précisément à Düsseldorf, qu’elle décroche son premier emploi, chez Henkel, à la suite de son stage de fin d’année. « J’avais très envie de faire un stage dans les cosmétiques car je m’intéressais à tout ce qui touchait au soin de la peau, de soi en général. »  L’Oréal Allemagne vient ensuite la chercher pour intégrer la division Cosmétique Active, où elle s’occupe plus particulièrement de la marque Phas. Après deux ans, elle part en Suisse, comme directrice marketing pour Vichy. Fin des années 90, elle rentre en France pour rejoindre l’équipe internationale de Cosmétique Active. Elle y est nommée responsable des nouveaux pays : Emirats, Turquie, Israël, les pays d’Europe Centrale… où les marques Vichy et La Roche-Posay venaient d’être lancées. « J'appréciais particulièrement d’aller à la rencontre de ces équipes et de les aider à grandir. Je revenais fatiguée de mes séjours mais tellement plus riche grâce aux échanges », raconte Anne Pfister qui, après deux ans, devient directrice de la division pour la zone Asie, où le potentiel était énorme . La Roche-Posay venait d’être lancée au Japon, un pays où il n’y a pas beaucoup de pharmacies telles qu’on les connaît chez nous. Il a fallu à chaque fois adapter le business model à l’environnement du pays, avec à nouveau des équipes très différentes. Autre changement deux ans plus tard. Toujours basée à Paris, elle a la responsabilité de l'Amérique du sud avec de nouveaux challenges et une autre approche du marché .( j’ai enlevé le Bresil , pas juste comme cela) Après 3 années en tant  que directrice de Vichy en France, Anne Pfister rejoint Copenhague en charge du pôle Nordics. Autre environnement, autres challenges. « J’ai découvert là les grandes chaînes de pharmacie et une autre façon de penser et de travailler. Plus moderne. Les gens pouvaient travailler de chez eux, bénéficiaient d'horaires flexibles… C'était novateur à l’époque. Les jeunes mamans, par exemple, s’occupaient de leurs enfants dans l’après-midi. Le système fonctionnait bien, On se faisait confiance les uns les autres. J’ai dû m’adapter. C’était très intéressant d’un point de vue management. »

Sa destination suivante est Prague où elle est nommée directrice générale de la Division Cosmétique Active pour la Tchéquie, la Slovaquie et la Hongrie, à nouveau des pays très variés, avec des cultures qui le sont tout autant. « Je pense que c’est là que j’ai ressenti le plus le fait qu’on pouvait travailler ensemble en étant complètement différents et que cela donnait même une force incroyable. On s’enrichissait mutuellement. Je le ressens encore fortement aujourd’hui avec l’intégration des équipes belges et néerlandaises. »