Quand la pigmentation de la peau témoigne de l’évolution

La couleur de la peau est le résultat d’une lente évolution de l’être humain, de la préhistoire jusqu’à aujourd’hui.
 

La peau est universelle. Qu’elle soit claire ou foncée, jeune ou âgée, sa structure est la même d’un individu à l’autre… à deux détails près : sa pigmentation et les bactéries qui la protègent.

C’est ce que la chercheuse Nina Jablonski, spécialisée en anthropologie et en paléobiologie, explique à l’occasion de l’exposition Dans Ma Peau au Musée de l’Homme : « En observant la carte de radiation solaire, nous pouvons voir comment la couleur de peau a évolué en lien avec la lumière du soleil. Il s’agit d’un compromis et d’une belle histoire d’évolution ».


Le nombre de pigments qui se trouvent dans chaque cellule de la peau déterminent sa couleur.

En fonction de l’emplacement d’un pays sur le globe, ces pigments sont plus ou moins développés. La couleur claire aide à absorber la vitamine D, essentielle pour la santé, tandis que la couleur foncée agit comme une crème solaire et protège des rayons néfastes du soleil.

Les pigments agissent comme une barrière de protection de la peau. Mais ils ne sont pas seuls. Ce même rôle est assuré par le microbiome , un ensemble de bactéries qui recouvre le corps entier. Comme le décrit Bonnie Bassler, biologiste moléculaire, « il y a dix fois plus de bactéries sur la peau que dans les cellules humaines. Une personne est donc composée à 10% d’humain, et à 90% de bactéries. » L’objectif de ces « bonnes » bactéries est de former une barrière protective supplémentaire pour limiter l’effet des agressions extérieures comme le vent et la pollution. Si le microbiome est perturbé, la peau peut développer des maladies ou des infections.

 

La recherche concernant le microbiome est d’ailleurs un outil d’espoir, qui permettra peut-être à terme de remédier à certaines conséquences du vieillissement de la peau. « Mais pour le moment, nous en sommes au stade de l’observation », conclut la scientifique. La recherche en dermatologie, qu’il s’agisse de pigmentation ou de bactéries, a encore de nombreux secrets à livrer.

> Retrouvez l’interview de Fabrice Aghassian, ethnographe, pour en savoir plus sur l’évolution de la peau à travers les époques